Autrefois dans le diocèse d’Avignon - Décembre

30 novembre 2019

Ephémérides de l’Archidiocèse d’Avignon

Le 4 décembre 1334, après 18 ans de règne, mourait le pape Jean XXII. Avant de devenir pape, il avait été évêque de Fréjus (1300-1310), puis évêque d’Avignon (1310-1316). Son célèbre tombeau est toujours à la basilique métropolitaine de Notre-Dame-des-Doms, malgré les outrages qu’il a subis pendant la Révolution française. Le 6 décembre 1352, le pape Clément VI meurt lui-aussi à Avignon après 10 ans de règne. Moine bénédictin, il avait voulu être inhumé à l’abbaye de la Chaise-Dieu. Avant d’être élu pape le 7 mai 1342, il fut évêque d’Arras (1328-1329), de Sens (1329-1330) et enfin de Rouen (1330-1342). C’est lui qui acheta la ville d’Avignon à la Reine Jeanne le 19 juin 1348, au prix de 80000 florins d’or.

« Le 9 décembre 1584, l’église jadis collégiale et paroissiale de Notre-Dame-la-Principale (aujourd’hui les Pénitents Blancs) fut consacrée sous le vocable de l’Assomption de la Très-Sainte-Vierge, par le cardinal Georges d’Armagnac, archevêque et légat d’Avignon. Cette église, fondée en 930, par le prince Boson, roi d’Arles, fut reconstruite au XVe siècle ».

Mandement de Mgr l’Archevêque à l’approche du Concile

A l’approche de l’ouverture du Ier Concile du Vatican - le 8 décembre 1869 - adresse une instruction pastorale et un mandement à son clergé et ses fidèles.

Cette instruction montre combien ce Concile apparaissait alors non seulement comme providentiel, mais aussi porteur d’une grande espérance : « Les espérances de Pie IX et nos espérances qui semblaient devoir rencontrer tant d’obstacles, qui étaient accueillies par d’incrédules sourires, vont être bientôt une réalité. Elles vont se faire entendre encore les grandes vois des assemblées œcuméniques, qui furent le retentissement, la manifestation la plus éclatante du cœur et de la pensée de l’Eglise. Elles vont s’ouvrir, pour faire revivre à nos yeux étonnés les splendeurs de Nicée et d’Ephèse, ces assises si solennelles de la catholicité, et si rares que trois siècles étaient passés sans les voir ».

Assurément, l’archevêque part avec joie « nous irons avec joie nous illuminer des lumières du Saint-Esprit, auprès de Celui qui a été mis à notre tête, le premier de l’Eglise par l’honneur, le premier de tous par la juridiction, le premier, après Dieu, dans notre cœur par l’amour ». Toutefois, il s’agit d’une véritable expédition et son texte prend des allures d’adieu, parce qu’il faut quitter Avignon et de déclarer : « il faut nous éloigner de vous et pour longtemps, peut-être, cité antique où régnèrent cent ans les Papes, cloîtres amis de la paix, où les anges de la terre bénissent Dieu jour et nuit comme les anges du ciel, peuples et prêtres bien-aimés, qui m’avez entouré d’une affection si vive et si bien partagée »

Ses lignes font aussi état des inquiétudes qui entourent cette assemblée, et certains cherchent « à l’amoindrir, à la dénaturer par des soupçons que rien ne justifie, par des craintes non moins injurieuses au Concile qu’au Saint-Père », et d’affirmer « nous n’allons pas changer la constitution de l’Eglise… nous n’allons point changer la doctrine de Jésus-Christ… nous n’allons pas créer de nouveaux dogmes…. ».

Le pasteur fait ensuite un intéressant et suggestif panorama des conciles, depuis celui de Jérusalem, pour montrer combien chacun a pu répondre aux besoins non seulement de l’Eglise de son temps, mais aussi de la société. Et ce faisant, il met aussi en évidence la nécessité de poursuivre cette œuvre.

Monsieur l’abbé Hippolyte Décor

Hippolyte Décor est né au Thor le 17 février 1849. Il entre tôt au Petit-Séminaire, puis poursuit ses études au Grand-Séminaire d’Avignon. Avant son ordination, « il ressent un attrait pour la vie cachée et régulière d’une communauté et il entre dans la Congrégation des Basiliens ». Il sera ordonné le 20 septembre 1879. Dans le cadre de sa vie religieuse, il sera envoyé comme professeur au Collège ecclésiastique d’Annonay, en Ardèche.

Pour des raisons familiales, il doit revenir dans le Vaucluse et demande alors à rentrer dans le diocèse d’Avignon. Il est nommé vicaire à Entraigues en 1881, professeur au Petit-Séminaire en 1888. Là, indique le chroniqueur, « il s’y montre maître éclairé, méthodique, paternel et confrère aimable et dévoué ». Il lui est alors confié la rédaction de l’ordo diocésain, et pour reconnaissance de son travail et de ses mérites, il est distingué du titre de doyen honoraire. En 1897, il est nommé recteur (curé) de la paroisse de Jonquerettes. « Prêtre des plus édifiants, M. Décor s’est consacré tout entier à son ministère pastoral, répandant autour de lui un parfum d’une grande piété ».

Il est décédé le 3 décembre 1919 après une maladie qui l’avait réduit à ne plus pouvoir rien faire.

Abbé Bruno Gerthoux