Autrefois dans le diocèse d’Avignon, en décembre

16 décembre 2020

La neuvaine à l’Immaculée-Conception, 1870, 1920, 1970

En décembre 1870, ce qui est alors appelé la retraite préparatoire à la fête de l’Immaculée Conception, a rassemblé plus de monde que jamais depuis son institution, aussi bien pour les exercices du matin, avant l’aurore, que ceux du soir, malgré les conditions climatiques éprouvantes. Mais nous sommes alors dans un contexte difficile de conflit armé, et l’attente et l’espérance des fidèles est forte.

Après les prédications du père Briaux, la parole de l’archevêque, Mgr Louis-Anne Dubreil, était très attendue. Lors de la célébration solennelle de la fête, qu’il présidait, le pasteur a voulu encourager et affermir les fidèles dans leur foi.

Sortie d’une cérémonie à la basilique métropolitaine de Notre-Dame des Doms, XIX°
au premier plan, le porte-croix est l’abbé de Terris, futur évêque de Fréjus-Toulon

Après avoir évoqué l’exil du pape à Gaëte et sa délivrance par la France, il revint sur la situation de cette dernière : « instrument de Dieu dans ses grands desseins sur l’Eglise, cette France, qui fut naguère l’ange libérateur de son Pontife, cette France a besoin elle-même de délivrance. Le soldat étranger foule son sol et menace de l’envahir ; elle est prosternée aux pieds de Marie et de Marie Immaculée, pour implorer sa protection et lui demander le salut ».

Dans ces circonstances difficiles, l’évêque a insisté sur la vertu de la prière, en particulier par l’intercession de la Vierge-Marie, « sur la nécessité d’y recourir, principalement dans les jours mauvais ; sur le mystère du retard que quelque fois Dieu paraît mettre à l’exaucer ; sur l’infaillibilité de ses bons effets, quand celui qui l’a fait monter vers le ciel a commencé par se soumettre aux conditions qui la rendent toute-puissante. »

En 1920, le temps était plus clément pour accueillir « en foule les dévots de Marie ». Cette année-là, la neuvaine fut prêchée par le R.P. Hedde, des Frères Prêcheurs. Ce dernier a parlé de « Dieu notre père, notre maître qu’il faut aimer et servir, de la charité envers le prochain, de la grâce. Serviteurs de Dieu, nous accomplissons notre tâche par le travail, l’obéissance ».

En 1970, c’est le père Stanislas Destouesse, gardien du Couvent des Capucins de Bayonne qui assura la prédication de la Neuvaine. Mgr Urtasun, qui loua la science et la disponibilité de ce fils de saint François d’Assise, lui avait déjà demandé de prêcher la retraite des prêtres en 1965. L’archevêque émettait aussi un souhait : « il est essentiel, pour la fidélité totale à Jésus-Christ, pour l’unité et l’élan missionnaire de l’Eglise, de garder ou redonner bien vite à la Vierge toute la place que Dieu veut pour elle… ».

Mgr Henri Lugagne-Delpon, 15 décembre 1970

Henri Marie Emile Lugagne-Delpon est né le 9 janvier 1921 à Sorgues. Nous fêterons dans quelques semaines le centenaire de sa naissance. Etudiant à Lyon, puis à Rome, il est ordonné prêtre le 18 septembre 1948. En 1950, il est nommé vicaire à Cavaillon, en même temps que l’abbé Jean Escalier, sous l’autorité du chanoine Laforce, archiprêtre de Saint-Véran depuis 1924.

Après avoir été directeur de la Maison des Œuvres, il est nommé directeur du Petit-Séminaire en 1955, et distingué du titre de chanoine honoraire en 1958.

En 1968, il est élu évêque de Pamiers, et consacré le 2 juillet 1968 dans la Cour d’honneur du Palais des Papes.

Le 15 décembre 1970, il trouvait la mort dans une accident de la route. Sa vie a été marquée par l’appel, et les vocations, notamment comme directeur du Petit-Séminaire. Au cours de l’homélie de ses funérailles, sa personnalité sacerdotale est évoquée : « si riche que soit sa personnalité, il se savait et se voulait d’Eglise. C’est en Elle, par Elle, pour Elle qu’il était prêtre. Il travailla aussi volontiers en équipe à la Maison des Œuvres, au Séminaire des Jeunes qu’au Conseil épiscopal. Plein d’initiative jusqu’à l’audace, l’obéissance intelligente et active ne lui répugnait pas. Pour ses Archevêques, il fut toujours un collaborateur aussi agréable que précieux. Peu regardant sur les petits côtés de choses, il allait volontiers de l’avant, heureux du renouveau profond de l’Eglise, fidèles aux grands appels du Concile. (…) Son activité débordante ne l’empêchait pas d’être présent à chacun avec amitié ».

Abbé Bruno Gerthoux
Archiviste