le service diocésain des archives

19 mars 2015

Les archives historiques, loin d’être simplement une pièce sombre et poussiéreuse de conservation de documents vaguement intéressants, sont le lieu de conservation et de mise en valeur de la mémoire de l’Eglise d’Avignon, au travers des documents qui rendent compte de ce qu’ont pu faire ceux qui ont contribué à faire son histoire : évêques, prêtres, congrégations religieuses, paroisses, associations et mouvements...

Les archives historiques diocésaines désignent aussi bien un ensemble de documents, le service qui en prend soin, que le lieu de leur conservation.

1 - DES DOCUMENTS

A- La notion d’archive :

Selon la loi française (3/011979) «  les archives sont l’ensemble des documents, quelle que soient leur date, leur forme et leur support matériel, produit ou reçu par toute personne physique ou morale et par tout service ou organisme public ou privé dans l’exercice de leur activité   ».

Il ne s’agit pas seulement de « vieux papiers » mais plus largement de tout document, et la qualification d’archive ne dépend pas de l’ancienneté, mais de la fonction qu’occupent ces documents pour les droits, devoirs et activité d’une personne, physique ou morale.

B- Les archives historiques :

On doit distinguer les archives courantes, les archives intermédiaires et les archives historiques ou définitives.


Les archives courantes, habituellement conservées par le producteur, et à sa portée, sont celles qui concernent des dossiers ou des affaires en cours (par exemple : un dossier de correspondance constitué par les différentes lettres échangées, la documentation nécessaire au traitement du dossier, les brouillons…).


Les archives intermédiaires - souvent conservées par le producteur - concernent des affaires ou des dossiers clos, mais qui doivent rester à disposition du producteur et peuvent être utilisés régulièrement (par exemple : les différents actes concernant une transaction, tant que l’objet est en possession du producteur).

Les archives définitives ou historiques sont celles qui concernent un dossier ou une affaire complètement achevée, ou l’ensemble des documents d’un organisme producteur éteint (par exemple : les archives d’un service qui est supprimé par l’évêque). Ces archives historiques ou définitives doivent passer d’un producteur à un service d’archives historique spécifique.

C- Les archives ecclésiastiques :

La loi sur les archives du Saint Siège les définit comme (art.2 définitions, du chapître I : Cadre d’application et définitions) l’ «  ensemble de la documentation, quelle qu’en soit la forme, le contenu et le support matériel, produite, reçue ou en tous cas acquise par le souverain pontife, par des organismes du Saint-Siège ou par des personnes physiques en relation avec l’activité institutionnelle   ».

Nous devons, dans le cadre de la vie de l’Église, comprendre de manière extensive et large cette notion de valeur juridique des documents : «  Les archives ecclésiastiques (…) sont les gardiennes de la mémoire de l’Église et manifestent ainsi son sens de la Tradition. (…) Les informations qu’elles renferment permettent de reconstituer les vicissitudes de l’évangélisation et de l’éducation de la vie chrétienne. À ce titre, elles constituent la source primordiale et indispensable à toute histoire des expressions et des manifestations variées de la vie religieuse et de la charité chrétienne  » (La fonction pastorale des archives ecclésiastiques, 2 février 1997).


Les archives ecclésiastiques ont une valeur de témoignage évangélique, et pour reprendre la belle expression du saint pape Paul VI, elles «  conservent une trace du transitus Domini dans l’histoire des hommes.  »

D- Les archives historiques du diocèse d’Avignon

Les archives historiques du diocèse d’Avignon sont constituées de plusieurs fonds.


Les archives antérieures à la Révolution Française, qui ont été nationalisées, sont consultables dans les services d’archives publiques.

Les archives historiques du diocèse qui vont de la Révolution Française à 1950, ont été déposées aux Archives Départementales du Vaucluse,où elles sont consultables.

Le fonds actuel, accessible aux Archives diocésaines, est constitué des archives de catholicité de 1901 à 1939, des archives historiques de la Curie ainsi que de dépôts de fonds d’archives de paroisses, associations, mouvements ou personnes (essentiellement de prêtres).

2- UN SERVICE ET UNE MISSION

Le code de droit canonique donne à l’évêque diocésain la responsabilité sur l’ensemble des archives ecclésiastiques qui se trouvent sur son territoire, et spécifiquement sur toutes les archives ayant une valeur historique (cf. can. 492). Évidemment, parce que cette vigilance implique des compétences spécifiques, cette mission propre de l’évêque est déléguée à un Archiviste diocésain à la tête d’un service d’archives.


La mission de ce service, loin de se limiter à stocker des papiers et documents, est de collecter, classer, conserver et communiquer les archives. Cela implique aussi une mission de conseil pour l’archivage et l’identification d’archives pour les différents producteurs.


La collecte consiste à faire en sorte que les documents d’archives devenus des archives définitives puisse précisément passer du producteur au service d’archive.

Le classement est une mission déterminante du service d’archives, car cela permet d’analyser et de savoir ce que contiennent les archives conservées.


La conservation et la préservation sont corrélatives à cela. Il s’agit d’assurer et de maintenir l’intégrité des documents d’archives conservés.

Enfin, la mission de communication est ce qui permet de garder vivante la valeur de témoignage de ces documents. Cela se fait par la mise à disposition des instruments des recherche (état des fonds, répertoires numériques, guides…), et des documents eux-mêmes, voire par la mise en valeur de certains fonds (expositions, conférences…)

3- UN LIEU

Les archives sont aussi le lieu où sont conservées ces documents historiques. Le diocèse d’Avignon est pourvu d’un service d’archives historiques localisé à l’Archevêché d’Avignon, 33 rue Paul Manivet.


 C’est le lieu où sont rangées les documents d’archives, bien sûr, mais aussi celui où sont reçus les fonds collectés ou déposés, c’est là qu’ils sont classés et triés, c’est enfin le lieu où les chercheurs sont accueillis pour consulter les documents.