Autrefois dans le diocèse d’Avignon, en février

2 février 2022

Monsieur le chanoine Malachane, curé-doyen de Pertuis, février 1872

La Semaine religieuse d’Avignon annonce que le Gouvernement a agréé la nomination de M. Malachane comme curé-doyen de Pertuis. Après la chute du Second Empire, depuis août 1871, M. Adolphe Thiers est président de la III° République, et nous sommes sous le régime du Concordat, dans le cadre duquel, la nomination des curés-doyens doit être agréée par le gouvernement.

David Jean-Baptiste Malachane est né le 2 octobre 1810 à Orzières, en Lozère, dans le diocèse de Mende, dont il est d’ailleurs chanoine honoraire. Il fut ordonné prêtre pour le diocèse d’Avignon le 9 juin 1838. Il exerce d’abord son ministère comme vicaire à Vaison, puis en mai 1939 à Malaucène, et la même année en novembre à Cavaillon.

Il est alors nommé recteur de la succursale de Lourmarin en 1841. Dans le cadre du Concordat, les succursales sont les paroisses à la tête desquelles est placé un recteur, c’est-à-dire un curé, dont la nomination n’a pas à être agréée par le Gouvernement. Il est ensuite transféré à Mazan en 1855, où il restera 12 ans.

Alors qu’il était curé-doyen de Sault depuis le 5 mars 1867, il est transféré curé-doyen de Pertuis le 18 février 1872.

Pendant 22 ans à Pertuis « il sut se concilier l’estime et le respect de tous par le zèle et la fermeté qu’il déploya dans l’exercice de sa charge de pasteur. Le contexte de laïcisation des institutions, et l’esprit anticlérical de l’époque, rendaient la mission plus éprouvante, cependant, il ne manqua ni d’audace, ni de courage. Apprenait-il, par exemple, que la libre pensée faisait la garde autour d’un malade pour priver ce pauvre moribond des secours de la religion, aussitôt, il se présentait à la maison : on n’osait l’éconduire et plusieurs mourants lui durent ainsi leur réconciliation avec Dieu ».

Avec la laïcisation des écoles, il fonda l’école libre des Frères de la Doctrine Chrétienne et celle des Sœurs de Saint-Charles. Pour le soin des pauvres, alors que ces dernières religieuses avaient été chassées de l’Hôpital, il fonda une communauté de religieuses de Saint-François-d’Assise « dont tout le pays apprécie le dévouement et les service ».

A Partuis, comme à Mazan et à Sault, « il aima passionnément la beauté de la maison de Dieu ». Ainsi, l’église Saint-Nicolas de Pertuis lui doit la plupart de ses vitraux, et les restaurations intérieures et de la façade, n’hésitant pas à « servir les ouvriers et les aider dans les travaux les plus difficiles et les plus périlleux »

Après son décès, le 11 octobre 1893, ses funérailles ont rassemblé un grand nombre de personnes, dont une trentaine de prêtres, les représentants des congrégations, les principaux fonctionnaires de l’Etat, et la compagnie des pompiers « dont M. le Curé était membre honoraire ». Au cours de ces funérailles, M. Plautin, Vicaire Général, a loué ce prêtre « qui a aimé avec passion la beauté de la maison de Dieu ; le pasteur qui s’est dévoué sans calcul pour ses ouailles, en particulier pour les humbles et les pauvres ; l’administrateur qui a su remplir tous les devoirs de sa charge et conserver toujours les meilleurs rapports avec les autorités civiles ».

Décès de Monsieur le chanoine Louis Georges Chandron, 12 février 1912

Louis Georges Chandron est né le 17 avril 1846 à Orange. Il fut ordonné prêtre le 21 août 1870 avec trois autres confrères. Comme beaucoup, c’est comme vicaire qu’il commença son ministère. Après Caromb, il fut vicaire à L’Isle-sur-la-Sorgue en 1872, puis vint à Avignon, d’abord à Saint-Symphorien en 1874 puis à Saint-Didier en 1878. « nombre d’Avignonais n’oublièrent jamais le vicaire dévoué et sympathique qu’ils avaient vu à l’œuvre ».

A partir de 1884, il fut successivement recteur de Richerenches puis de Caromb en 1886. Nommé curé de Cadenet en 1893 où il « gagne l’estime et le respect de tous, même les plus indifférents aux choses religieuses ».. Il fut ensuite transféré à Valréas en 1899, à Cavaillon en 1902, avant d’être nommé curé-archiprêtre de sa paroisse natale de Notre-Dame d’Orange.

En juin 1919, l’Archevêque qui avait en lui « l’un des collaborateurs les plus appréciés », l’avait distingué du titre de vicaire général honoraire.

« Partout, le passage de M. le chanoine Chandron fut marqué par une action salutaire et continue. Rien n’était négligé de sa part pour développer le bien surnaturel de ses ouailles : Congrégations, Ecoles, Œuvres, brillaient sous son administration. Et partout, la maison de Dieu lui dut des embellissements considérables ».

 

abbé Bruno Gerthoux
Archiviste