Autrefois dans le diocèse d’Avignon, en novembre

21 novembre 2021

Saint Etienne d’Apt, le 6 novembre

Puisant dans un manuscrit de Remerville, évoquant l’Histoire religieuse d’Apt, conservé alors au Grand-Séminaire, le chroniqueur de la Revue des Bibliothèques paroissiales du Diocèse d’Avignon en novembre 1871, évoque la figure de ce saint évêque d’Apt.


Crypte de Sainte-Anne

Etienne est issu d’une famille noble et illustre d’Adge en Languedoc. Nous savons peu de choses sur son enfance et son éducation, sinon que la tradition, selon le témoignage d’un de ses contemporains, évoque sa mémoire prodigieuse.

A la mort de l’évêque Theuderic en 1010, le clergé et le peuple d’Apt le choisirent pour évêque. « Regardant les biens de son église comme le patrimoine des pauvres, il ne craignit pas de les défendre contre de puissants ravisseurs. Par sa bonté, sa prudence autant que par sa fermeté il sut faire revivre parmi son clergé la discipline ecclésiastique affaiblie par de nombreux abus ».

Ayant eu l’occasion plus jeune, d’accomplir un pèlerinage en Terre-Sainte, il voulut y retourner. A cette fin, il passa par Rome pour recevoir la bénédiction du pape, mais lui et ses compagnons furent touchés par la peste. Pendant sa maladie, il eut une apparition de la Vierge Marie, accompagnée de sainte Agnès et de sainte Lucie, qui « lui ordonna de retourner dans son diocèse et de relever sa cathédrale dont les barbares avaient fait un monceau de ruines ». Ce qu’il fit, et quelques années après, il put à nouveau entreprendre un pèlerinage en Terre Sainte.

Le 13 octobre 1032, déjà revenu, il bénissait la chapelle de Saint-Michel à Saignon, et quelques années plus tard consacrait sa cathédrale.

Son nom apparaît au bas de l’acte de fondation de l’Ordre des chanoines de Saint-Ruf.


Armoiries du chapitre de la cathédrale de Sainte-Anne

L’histoire raconte qu’ayant eu connaissance du jour de sa mort, il demanda à être porté dans son église, et au moment de sa pâques « les bras tendus vers le ciel, il s’envola au séjour des bienheureux, en prononçant ces paroles : sainte Marie, secourez les malheureux ». C’était le 6 novembre 1046.

Monsieur le chanoine Léon de Soye, 1902-1971

Le chanoine de Soye, ouvrant son église pour la messe dominicale, est subitement décédé le 14 novembre 1971 à Carpentras où il est né le 19 septembre 1902.


abbé de Soye, 1933

Il fut ordonné prêtre à Paris le 15 avril 1933 en l’église de Saint-Joseph des Carmes, par l’imposition des mains de S. Exc. Mgr Baudrillart, recteur de l’Institut Catholique de Paris. C’est en cet Institut qu’il obtint un doctorat en droit canonique en soutenant sa thèse « Le jeûne eucharistique des origines à Benoit XV ». Le lendemain de son ordination, il célébrait dans la crypte de la même église sa première messe, et vint en célébrer une le 25 avril à Carpentras, en la cathédrale de Saint-Siffrein. Par la suite, il poursuivit ses études à Rome. Diplômé des hautes études commerciales, docteur en droit canon, docteur en droit civil, licencié en théologie, comte Romain, diplômé de l’Ecole de Guerre, officier d’Etat Major pendant le II° conflit mondial, homme brillant, il aurait pu choisir une carrière civile, il reçut le sacerdoce comme un don. En en-tête de son testament, il écrivait « Immense reconnaissance à Dieu de m’avoir donné, à 26 ans, la vocation Sacerdotale et d’avoir fait de moi, le 15 avril 1933, un Prêtre de Jésus-Christ. Filiale gratitude à ma si aimée et vénérée Mère, d’avoir été l’instrument providentiel de cette vocation ».

Revenu dans le diocèse en 1937, il fut vicaire du chanoine Lucien Bertrand, origine de Crillon, à la paroisse de Saint-Agricol. En 1938, il était nommé aumônier du pensionnat de Champfleury. Puis en 1944, il fut nommé curé de la paroisse de Notre-Dame-de-l’Observance à Carpentras. Il exerça aussi la fonction de Promoteur de Justice au sein de l’Officialité diocésaine. En 1952, ses mérites et sa vie lui ont valu d’être distingué du titre de chanoine honoraire.


Notre-Dame-de-l’Observance, Communion, 1960
abbé André Roche, vicaire - chanoine de Soye, curé

C’est à l’Observance qu’il exerça l’essentiel de son ministère, où il est resté de 1944 à 1971 : « curé d’une paroisse à dominante populaire, il était l’homme de tous, se sentant à l’aise avec tous, petits ou grands. Une longue et vénérable tradition familiale trouvait en lui son épanouissement : il savait se mettre à la portée des pauvres et des petits, donnant, consolant, visitant, acceptant même souvent de se faire rouler par certains qui abusaient de sa bonté et de sa générosité. Il menait une vie pauvre, ne recherchant jamais le confort ni les commodités que l’on peut se procurer aujourd’hui assez facilement » précise une chronique à sa mémoire dans Le Courrier de Carpentras.

Ce Carpentrassien, « paroissien de Saint-Siffrein », curé de Notre-Dame-de-l’Observance, chapelain de Notre-Dame-de-Santé, nourrissait une grande dévotion à ces saints qu’il ne manquait pas d’honorer, ainsi qu’à saint Gens, dont il était fidèle pèlerin. « Nous étions habitués à le voir parcourir à bicyclette les rues de la ville, par tous les temps et dans tous les sens (même les sens interdits) pour se rendre à l’Observance, visiter ses paroissiens, voir ses malades… » ajoute la chronique citée.


Iles de Lérins, Pentecôte 1951
abbé Bedos, aumônier du Saint-Sacrement - abbé Mascle, professeur en Syrie et Liban - chanoine de Soye

 « Comment ne pas remercier Dieu pour cette belle vie de prêtre ! » s’exclamait l’Archevêque d’Avignon dans un message lu lors des funérailles, « soucieux de bien assumer sa tâche de pasteur et fort de la confiance que lui témoignait son Evêque, il continuait avec grande joie son ministère, sachant se faire aider par de jeunes confrères et se montrant accueillant à leurs initiatives ».

Abbé Bruno Gerthoux
Archiviste