Il y a cent ans dans le diocèse d’Avignon - Avril 1918

23 juillet 2018

Iphigénie de Saint-Mathieu et ses compagnes



Monseigneur l’Archevêque d’Avignon est délégué par le Souverain Pontife pour instruire le Procès Apostolique des 32 religieuses guillotinées à Orange en haine de la Foi, du 6 au 26 juillet 1794. Elles seront béatifiées en 1925. C’est l’occasion, dans le Bulletin diocésain, de «  rappeler brièvement les principaux traits de cette belle «  Cause Diocésaine  » qui a soulevé, dans la Ville Eternelle elle-même, la plus vive admiration  ».

Après la fermeture des couvents et l’expulsion des religieuses, elles vécurent pendant 18 mois soit dans leurs familles, soit en communauté reconstituée clandestinement. Ayant refusé de prêter le serment que la loi exigeait d’elles, mais qui impliquait aussi un reniement de leurs vœux, elles furent arrêtées et conduites à Orange pour être emprisonnées. «  Calmes devant la menace d’une mort ignominieuse, les saintes filles n’eurent qu’une pensée : préparer leur dernier sacrifice. Elles mirent en commun les modestes ressources échappées à la cupidité de leurs gardiens, elles adoptèrent une règle commune, et leur prison devint en toute vérité un cloître où s’épanouirent les fleurs de la piété et du sacrifice.  »

Un tribunal d’exception avait été établi à Orange. Les actes, documents et courriers des membres de ce tribunal montrent combien ceux-ci avaient déjà jugé et condamné, avant toute comparution  ! D’ailleurs, il est troublant de constater le peu de soin qui a été pris par ce tribunal pour la détention des prisonniers, et la précisions des détails prévus pour l’exécution et l’inhumation des victimes.
Dans ces quelques lignes, il est difficile de reprendre tout le détail de leur vie, de leur détention et de leur martyre. On lira avec profit Les Trente-Deux Religieuses Martyres d’Orange, écrit par Monseigneur André Reyne et Monsieur le chanoine Daniel Bréhier, et publié chez Aubanel en 1994.

Le procès apostolique en vue de la béatification se déroula en 21 séances, sous la présidence de Mgr l’Archevêque, où furent entendus des témoins sur les traditions orales ou écrites, relatives au martyre de ces religieuses. Déjà, au moment du procès informatif, le cardinal chargé de poser les conclusions indiquait : «  la cause de ces martyres est encore plus belle que celle des Martyres de Compiègne  ».

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L’abbé Mayrot



Après avoir été atteint par un éclat d’obus le 11 avril, le lendemain, l’abbé Paul Mayrot succombait à ses blessures, «  notre pauvre ami est la onzième victime de la guerre parmi les 80 prêtres mobilisés du Diocèse d’Avignon  ».

Originaire Montpellier, issu d’une famille de musiciens, il fut ordonné prêtre en 1898, et fut successivement vicaire à Courthezon, Notre-Dame d’Orange et Saint-Pierre d’Avignon.

Il fut mobilisé dès le début de la guerre, et parti «  joyeux et confiant  », comme brancardier divisionnaire. Jusqu’au bout il garda pleine conscience, déclarant même : «  Dites bien que je fais à Dieu et à la France le sacrifice de ma vie… Dites à ma sœur que je meurs avec son souvenir et que je bénis tous ceux qui me sont chers  »

abbé Bruno Gerthoux
archiviste diocésain