Il y a cent ans dans le diocèse d’Avignon - octobre 1918

30 octobre 2018

Visite pastorale du 7 octobre 1868

Nous sommes il y a 150 ans, Monseigneur l’Archevêque d’Avignon, Louis-Anne Dubreil, est en visite pastorale à Châteauneuf-Calcernier (Châteauneuf-du-Pape).C’est l’abbé Joseph Rodolphe Rochier qui est alors recteur de la paroisse depuis le 11 janvier. Né en 1823 à Sarrians, il a été ordonné en 1848, et occupa successivement les postes de vicaire à Caromb, Pertuis et Saint-Agricol, avant de devenir recteur de Châteauneuf-Calcernier où il restera jusqu’en 1872 pour être recteur de Camaret, puis de Sorgues, curé de Cavaillon en 1876 et enfin curé de Saint-Didier. Il est décédé le 9 janvier 1899.


La chronique de la quinzaine dans le n°20 de la Revue des bibliothèques paroissiales du diocèse d’Avignon et des faits religieux du monde catholique, rend compte de l’arrivée du pasteur dans cette communauté.

«  Soleil splendide, arcs-de-triomphe gracieux, guirlandes entrelacées de fleurs, devises inspirées par le cœur, rues pavoisées aux couleurs variées, harmonies délicieuses et habilement dirigées.
Monseigneur apparaît enfin  ; les cœurs sont pénétrés de respect et de vénération, en même temps que de tendresse et de reconnaissance. Sa Grandeur est reçue, au milieu des acclamations d’une population émue, par M. le Maire, sous un dôme de verdure. Le magistrat complimente le vénéré Prélat en termes dignes et bien sentis. La réponse du premier Pasteur est noble, gracieuse et pleine de charme.
Monseigneur revêt ses habits pontificaux au lieu préparé. La procession se dirige vers l’église paroissiale, la fanfare alterne avec les chœurs. C’est vraiment une marche triomphale. Le Prélat bénit en passant la foule agenouillée  ; sur ses traits sont peintes la bonté du père et la majesté du Pontife.

On arrive à la porte du temple sacré. Le digne Pasteur de la paroisse, rayonnant de bonheur, harangue Sa Grandeur. – C’est le cœur qui parlait et le cœur tout seul… aussi quel beau langage  ! Puis, Monseigneur a répondu avec son éloquence habituelle, se félicitant d’avoir appelé à diriger cette population un curé si heureux lui-même d’être à la tête d’une aussi bonne paroisse.  »


Au-delà du style de cette chronique, il est touchant d’entendre ce témoignage et de se faire ainsi une idée de ce que peut représenter une visite pastorale. Au cœur de la cité des hommes, l’Eglise, par son pasteur, et par lui, la population exprime sa ferveur.

Octobre 1918 – installation du nouveau curé de Saint-Pierre

L’abbé Louis Bouyac, chanoine honoraire et curé-doyen de Saint-Pierre est décédé le 22 septembre 1918. Il était à ce poste depuis 1903. Né en 1840 à Mormoiron, et ordonné prêtre en 1864, il avait été vicaire à Saint-Martin-de-Castillon, puis à Pernes et à Saint-Pierre «  dans Avignon  » et enfin à Saint-Agricol (pendant 20 ans  !), avant de devenir curé de Courthézon, de 1892 à 1903. Reconnu comme un érudit et un fin littérateur, il avait écrit la vie de la Révérende Mère de la Fare, fondatrice de la maison du Saint-Sacrement d’Avignon et de Carpentras. «  ce livre écrit avec une élégante simplicité est à la fois une histoire captivante, une haute leçon de courage et un merveilleux exemple des effets de la grâce dans une âme fidèle  », précise la chronique nécrologique.


Le 27 octobre 1908 monseigneur le Grand-Vicaire, Augustin Estellon, venait installer le nouveau curé Monsieur le chanoine de Salvador :

«  le vicaire général (…), précédé de nombreux enfants de chœur et suivi du Conseil paroissial, va le recevoir à la porte de la Basilique (sic)  »

indique le chroniqueur du Bulletin Diocésain. Le chanoine Marie-Edmond de Salvador, né à Remoulins en 1867, avait été curé de la paroisse de Notre-Dame-de-L’Observance, à Carpentras. IL restera à Avignon jusqu’en 1925, puis se retirera à Marseille en 1930, puis à Paris en 1935 où il est décédé le 3 juin 1951.

Abbé Bruno Gerthoux